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5 choses essentielles à savoir pour planifier sa première cyclo-aventure

Tu rêves de te lancer à la découverte du monde sur ta bécane ?

Que ce soit dans le but d’en faire le tour ou d’en explorer quelques parcelles à la fois, le vélo reste indéniablement une des plus belles façons d’explorer la planète. Versatile, polyvalent et plus rapide que la marche, le vélo permet de parcourir de grandes distances sans trop se presser, de contempler des paysages variés, tout en pouvant s’arrêter quand le décor nous appelle.

Cyclotourisme, cyclo-camping ou cyclo-aventure, on fait ici le tour de la question en te laissant quelque petits trucs pour démarrer l’aventure en beauté.

On démystifie tout ça

Le cyclotourisme c’est, à proprement parlé, faire du tourisme à vélo. On en distingue des variantes selon les distances à parcourir et le type de chemins qu’on emprunte.

Certains préfèrent se concentrer sur l’aspect performance et vont choisir des forfaits voyages où l’on prend en charge pour eux le gîte et le transport des bagages. On emprunte des routes asphaltées, on couvre de plus grandes distances tous les jours (souvent plus de 100 km), mais l’itinéraire est moins flexible et on dépend d’un horaire plus rigide. La durée de ce genre de voyage varie de quelques jours à quelques semaines.

Le cyclotourisme peut aussi se faire sur des routes plus retirées (et de tous types de surfaces) et comprendre de très longues distances. La tendance indique que de plus en plus de gens s’adonnent à ce genre d’aventures en organisant des périples de plusieurs milliers de kilomètres qui s’étalent sur plusieurs semaines, plusieurs mois et même plusieurs années.

On prévoit alors l’équipement pour pouvoir dormir où on veut, pour faire face à tous les types d’intempéries. Même avec de l’expérience et une bonne préparation, les adeptes de cyclotourisme qui carburent à ce genre de défis apprécient avant tout le challenge des imprévus. La débrouillardise est requise. C’est l’aventure à l’état pur !

En cyclo-camping, on est aussi autonome, mais c’est une approche plus loisir. On peut s’arrêter dans les sites aménagés et même si on est mal prit en bordure du sentier où de la route, mais on ne part jamais très longtemps. Quelques jours ou quelques semaines, tout dépend de nos objectifs et de qualité de notre « jus de mollets ». Ce qui est certain, c’est que l’on voyage plus léger qu’en cyclotourisme !

Il est aussi possible de faire du cyclo-camping en suivant certains sentiers de randonnée ou de vélos de montagne. On est alors complètement immergés en nature et on campe en chemin ou encore, on dort dans des refuges (si on veut être plus légers). Faut alors transporter sa nourriture et être certains de sa compétence en mécanique vélo, car,  loin de tout, il n’y aura que Yogi l’ours pour t’aider à changer ta roue.

Voici maintenant quelques points à considérer avant de te lancer dans ta première aventure.

1. Choisir le bon vélo

Il n’existe pas de vélo idéal en cyclotourisme ou en cyclo-camping. C’est avant tout une question de préférence et de d’intérêt personnel. Si on s’entend pour privilégier la robustesse et le confort, certains trouveront fort intéressant de se délester de quelques grammes pour compenser le poids des bagages.

Les caractéristiques générales d’un vélo de cyclotourisme et de cyclo-camping sont similaires. Une des principales caractéristiques est que le cadre est plus allongé. Cela permet une position plus confortable, mais surtout cela apporte plus de stabilité pour accueillir le poids des bagages.

En raison de leur robustesse, les vélos de montagne et même les fatbikes représentent et un choix de plus en plus populaire pour le cyclo-camping ou le cyclotourisme. La suspension avant peut aussi s’avérée un élément de confort qui fait pencher la balance. Outre que le poids et le fait que la plupart des modèles vient avec un guidon droit, il n’y a pas de désavantage majeur à opter pour ce genre de vélo.

Toutefois, pour certains,  la largeur excessive des roues (plus c’est large, plus il y a de la friction) et le poids sont des critères qui les font pencher vers des vélos plus légers, mais tout aussi polyvalent.

Qu’on opte pour un vélo hybride ou de type cyclocross, il est important de porter une attention particulière aux roues. Les roues étant l’élément le plus vulnérable aux bris, on opte pour un vélo avec des pneus assez larges (entre 36 et 48 mm) avec des jantes d’aluminium.

En plus de réduire le risque de crevaison, un pneu plus large offre plus de confort qu’un pneu performance et permet d’être plus confiant sur des sentiers accidentés. Le guidon recourbé est aussi une option intéressante en cyclotourisme comme en cyclocamping, car il permet de changer la position des mains qui ont tendance à s’engourdir sur de longues distances.

Il est aussi important de s’assurer que le vélo offre une bonne palette de vitesse pour faire face à tous les types de typographie et que les manettes de changement de vitesse sont précises et robustes. Les freins à disques (plus efficaces) peuvent être tentants, car l’ajout de poids supplémentaires rend le freinage plus difficile, mais ce n’est pas un critère déterminant si on prévoit évoluer principalement en terrain plat et que l’on ne prévoit pas tirer de remorques ou faire des expéditions (cela ajoute du poids au vélo).

Si tu veux faire un voyage à l’étranger, sois juste certain de choisir un vélo où tu pourras trouver des pièces compatibles dans le pays où tu te rends.

Il est très important de poser des questions et de faire des essais afin de choisir un vélo adapté à la forme de son corps. La hauteur du guidon et du banc sont des réglages que l’on peut faire en magasin. À ce sujet, le savoir technique des spécialistes du vélo est précieux et il ne faut surtout pas hésiter à poser des questions pour bien comprendre le fonctionnement et les recommandations d’entretien qui permettront à ton camarade à deux roues de t’accompagner dans d’innombrables aventures.

2. Ajouter le bon équipement

Une fois ton vélo entre tes mains, tu devras te questionner sur la meilleure façon de transporter ta tente, ton sac de couchage, ton tapis de sol, ta nourriture et le matériel pour la préparer. À ce sujet, la durée de ton séjour influence fortement le choix de ton matériel de transport.

En cyclo-camping, un porte bagage avec un sac arrière peuvent être suffisant. Certains sacs peuvent loger jusqu’à 70 litres à l’abri des intempéries. Si jamais tu manques d’espaces, tu peux aussi installer un porte-bagage sur ta roue avant, mais les sacoches qu’on peut y accrocher sont moins volumineuses.

De plus, mettre du poids sur la roue avant compromet la maniabilité du vélo. Pour cette raison, certains préféreront trainer une remorque à vélo qui offre davantage de stabilité. Il existe plusieurs modèles, certains s’accrochent à la tige de selle, d’autres au porte bagage.

Dans un champ de préoccupation plus « terre à terre », les garde-boues constituent une pièce d’équipement indispensable à celui ou celle qui part plusieurs jours à l’aventure. Cela peut paraître anodin, mais faire 100 km de vélos avec la boue qui te frise dans le dos et sur tes bagages, c’est loin d’être agréable.

Les rétroviseurs permettent aussi de voir venir les obstacles venant de l’arrière, ce qui s’avérer fort pratique, car le poids de notre équipement nous restreints dans la flexibilité de nos manœuvres.

Les cale-pieds ou les « pédales à clips » constituent d’excellents placements, car leur emploi maximise l’effort dans chaque coup de pédale. Sur de longues distances, cela peut faire une énorme différence. Il faut juste s’assurer de choisir un système avec lequel on est confortable.

3. Choisir un itinéraire en fonction de ses capacités

Il est difficile d’établir un standard de distance à parcourir quand tu n’as aucune expérience de ce type d’aventure. De plus, l’effet de la gravité est amplifié quand on doit porter des bagages. Les montées et les descentes, des virages serrés et les arrêts rapides sont des manœuvres qui ne sont pas aussi évidentes quand on est chargé d’un poids supplémentaire. Tout cela a un impact réel sur la distance que tu prévois de parcourir chaque jour.

Le type de trajet que tu prévois faire de même que ta condition physique sont aussi des facteurs à considérer dans ta planification. Au début, sois indulgent avec toi-même. Si tu as l’habitude maintenir une vitesse moyenne de 25 à 30 km à l’heure, attends-toi de réduire cette vitesse de 30 à 40 %. Fais des pauses régulièrement et ne dépasse pas tes 6 à 8 heures de route pour la journée.

Pour te donner une idée, si tu es accompagné d’enfants de 7 à 10 ans, tu ne devras pas t’attendre à faire plus de 30 km dans ta journée.  Sans enfant, tu peux facilement couvrir le double de cette distance.

Il est important de savoir le nombre de kilomètres approximatifs qu’il est réaliste de parcourir dans la journée. Cela facilite la planification du coucher. De préférence au début, on choisit des parcours qui sont à proximité des services, de cette façon on est jamais pris au dépourvu si on ne parvient pas à atteindre notre objectif.

4. Prévoir l’imprévisible

Une panoplie d’impondérable peut survenir lors d’un périple de plusieurs jours à vélos. Et plus le séjour s’allonge, plus ces imprévus ont des chances de devenir des certitudes. Oui, cela fait partit de l’aventure que d’avoir à composer avec les hasards de la route, mais personne n’appréciera devoir marcher à côté de son vélo pendant 30 km parce qu’on n’a pas apporté d’outils pour réparer une crevaison.

Pour t’assurer que ton esprit est dégagé de tous soucis et que tu sois en mesure d’apprécier l’inattendu à sa juste valeur, il est impératif que tu te munisses d’une boîte à outil pour t’assurer du bon fonctionnement de ton moyen de transport.

Voici la liste de quelques items qu’elle pourrait contenir :

-      Une pompe manuelle;

-      Un ensemble de  « patchs » pour les crevaisons;

-      Au moins deux chambres à air et un pneu de rechange;

-      Un outil multifonction comprenant des démontes pneus (gugusses qui te permettent de séparer le pneu de la jante et de le remettre plus facilement;

-      Des rayons de rechange, une clé à rayons;

-      Une clé à pédale;

-      Un dérive chaîne et des maillons de rechange;

-      Un câble arrière;

-      Un essuie-chaîne; du dégraissant et de l’huile à chaîne (l’huile sèche est plus indiquée pour les terrains en terre battus, poussière de roche) ;

-      Des boulons de rechange; des patins de freins;

-      Des « tie-wrap » ou  du « tape ».

Outre le fonctionnement du vélo, il est important de penser à toujours avoir une bonne réserve d’eau à portée de la main. S’hydrater régulièrement permet de garder les fonctions du corps et de l’esprit à leur niveau optimal. Si tu dois t’arrêter pour boire de l’eau, il est fort possible que tu négliges ce détail, c’est pourquoi il est préférable que tu puisses t’hydrater en pédalant.

Porter des lunettes te permettras de te protéger tes yeux du soleil et des insectes kamikazes. Mets de la crème solaire, même si le temps est nuageux. Une trousse de premiers soins avec les items de base est aussi une bonne précaution à prendre.

Pense aussi à avoir une lampe frontale à ta disposition (au pire fixe la sur ton casque à vélo). Pense à porter un dossard, des bandes réfléchissantes  ou des vêtements voyants, même si ton parcours ne s’effectue pas en milieu urbain.

Il est toutefois important de ne pas se surcharger son vélo de matériel inutile. Sur une longue distance, cela peut grandement compromettre la qualité de l’expérience et de la santé physique et mentale. D’abord, contentes-toi du nécessaire. Les « au-cazous » constituent autant d’efforts à consacrer pour rien.

Pour une répartition optimale du poids,  place les objets encombrants à l’arrière et les objets les plus lourds devant, au fond des sacs.

5. Adopter de bonnes habitudes avant de partir

Il est important que tu gardes à l’esprit qu’une partie du plaisir que tu éprouveras dans ton aventure réside dans ta période de préparation avant de partir. Il est donc impératif de te préparer adéquatement pour vivre ce « stress » à venir de façon saine et lucide.

L’aspect physique

Quand on reproduit les mêmes gestes tout au long de la journée cela peut créer toutes sortes de stress dans le corps et rendre désagréable ton aventure. Il est donc indiqué de sortir à vélo, quelques semaines avant ton aventure,  le plus souvent possible pour que le corps d’habitue à la position.

Veille d’abord au bon maintien de ton corps sur le vélo. Ton dos doit être droit autant que possible et non courbé (ce qui ne veut pas dire que tu ne peux pas te pencher). Change souvent la position de tes mains sur le guidon et prend le temps d’étirer tes articulations à chaque fois que tu t’arrêtes. Évalue le confort de ton banc et change-le au besoin.

Faire du vélo plusieurs heures consécutives, plusieurs jours d’affilés, avec un poids supplémentaire de surcroît dans tous les types de conditions météo peut occasionner différents défis sur le terrain et il est essentiel de faire des essais pour savoir comment tu réagis à ces changements.

Tu peux donc organiser des courtes sorties ou tu testes la charge de ton matériel, dans les montés, les descentes, sous la pluie ou à la noirceur. Même chose pour ta condition physique, prépare ton corps tranquillement à l’effort à venir en organisant des séances d’entrainements de plus en plus longues. Surveille ton alimentation et teste aussi des autres pièces de ton matériel, comme ta tente, ton réchaud et ta remorque.

L’aspect pratique

C’est bien beau avoir tous les outils pour les réparations de base, mais ils te seront inutiles si tu ne sais pas t’en servir. Tu peux te pratiquer à faire des réparations de base à la maison. Si tu prévois faire des séjours dans milieux éloignés des services ou des aventures de plusieurs semaines, il faudra que tu penses à suivre des cours de mécaniques de base.

L’aspect psychologique

Que tu entreprends cette aventure pour te dépasser ou seulement pour te divertir, il ne faudrait pas que tu négliges l’aspect psychologique du défi que tu t’apprêtes à relever.

Tu ne dois pas le prendre à légère, mais il ne faut pas non plus en faire un élément de stress qui déstabilise ta vie.

Questionne-toi sur les raisons qui motivent ton initiative. Le fais-tu pour impressionner tes amis, te prouver quelque chose à toi-même, pour embrasser une cause ou pour relever un défi ?

Examine en conscience tes capacités présentes face à ce défi (ta condition physique, l’aspect financier, les implications travail, vie familiale etc). Établis ensuite tes objectifs en t’assurant qu’ils sont réalistes. Si tu vois ça grand, pas de problème, mais prévois une période de préparation en conséquence. Découpe ton objectif en plusieurs petits défis de plus en plus importants et tu te rapprocheras tranquillement de l’objectif.

Conclusion

Essayer quelque chose de nouveau, un défi qui nous effraie un peu et qui nous pousse à nous dépasser est la meilleure occasion d’en apprendre davantage sur nous-même. Peu importe le type d’aventure que tu souhaites réaliser, il est important de toujours rester à l’écoute de ce que tu  ressens. La distance que tu parcours n’a pas autant d’importance que la qualité des aventures qui t’attendent en chemin.

En tant qu’adepte de plein air, tu sais comme moi que le plus beau sentiment du monde consiste à donner le meilleur de soi-même en prenant la nature comme témoin. Tranquillement, tout reprend sa place et plus rien ne peut te faire quitter la route que tu as choisi de parcourir.

Et ça bien, personne au monde ne pourra te l’enlever.

Sources :

https://www.bicyclesquilicot.com/

https://www.espaces.ca/

http://www.velocia.ca/

https://bicycletouringpro.com/

https://www.aventurequebec.ca/

https://www.aventurequebec.ca/

https://ellesfontduvelo.com/

http://www.cyclo-camping.fr/

https://www.geopleinair.com/

https://www.velo.qc.ca/